Lundi 29 août 2022
✨ Accélérons la Transition – Libérons notre imagination ✨
La première impression qui nous vient à l’esprit en voyant Rob Hopkins pénétrer dans le hall d’entrée de l’Uni Mail, à Genève (juste après avoir rigolé sur sa chemise qui n’est pas la bordeaux qu’il arbore sur tous nos visuels depuis des mois) c’est : « Enfin ! Après deux tentatives malheureuses pour le faire venir en Suisse, nous avons réussi ! »
La tournée « Accélérons la Transition – Libérons notre imagination » commence avec la conférence d’ouverture d’Alternatiba Léman. Le festival débute avec différentes interventions, dont celle de Julia Steinberger, professeure à l’Université de Lausanne et co-auteure principale du dernier rapport du GIEC. Son efficace résumé de dix minutes en dix points nous donne envie de pleurer. Le 5e point de son exposé nous conforte néanmoins dans notre foi en la décroissance, puisqu’elle indique qu’il est possible de vivre décemment avec seulement 40% de notre consommation actuelle d’énergie. Elle apporte en outre une précision sémantique importante : alors que nous attribuons généralement le dérèglement climatique à l’activité humaine en parlant d’anthropocène, la scientifique précise que c’est notre consommation outrancière de ressources (et non pas toutes les activités humaines) qui en sont la cause. Elle parle donc de capitalocène : l’ère du capitalisme. En dix minutes, elle a donc rappelé l’urgence et la gravité de la situation climatique et, surtout, pointé la cause…
La chercheuse termine avec émotions en nous souhaitant « de l’engagement, de la colère et du courage ». Le ton est donné : la situation est catastrophique et nous avons intérêt à être à la hauteur du défi.
Pas facile de redonner espoir à l’auditoire après une intervention d’une telle intensité. Mais Rob Hopkins est justement celui qu’il faut : il enchaîne avec sa présentation, citant Jim Dator qui dit que « si une idée pour l’avenir n’est pas ridicule de prime abord, c’est qu’elle n’est pas assez ambitieuse ». La catastrophe ne nous invite pas à la légèreté, mais à l’audace. Et les projets qu’il présente n’en manquent pas. Devant la pléthore d’initiatives de Transition énumérées, l’espoir se rallume – ceinture alimentaire à Liège, jardin communautaire à Marseille, “fast food” social à Marseille, activistes de Black Lives Matter qui visualisent leur futur, village en Transition d’Ungersheim, les centaines de projets d’agricluture solidaire, carte écologique de Londres, des quartiers de Barcelone libérés des voitures, power station à Londres, etc.
Soyez extraordinaires, soyez ridicules !
Rob Hopkins
Le credo de Rob est justement de susciter en nous un désir profond pour un avenir désirable, à l’opposé d’une actualité toujours plus brûlante et, à bien des égards, désespérante. Selon lui, les défis auxquels nous faisons face sont des opportunités d’apprentissage, une occasion de participer à une révolution de l’imagination. Notre mission est de créer des exemples et des sources d’inspirations pour aider les gens à imaginer un avenir positif. Sa conclusion galvanisante se résume à quatre mots : « Soyez extraordinaires, soyez ridicules ! »
S’ensuit un débat animé, qui oppose clairement (et sans surprise !) le camp des écologistes avec celui de l’économie « classique ». Nous sommes brusquement rappelé·es à la réalité par les arguments des représentant·es du monde économique : « Nous devons avancer prudemment, par petits pas… » Manque de chance, le thermomètre, lui, n’augmente pas « par petits pas »…
La soirée se termine avec l’humoriste Thomas Wiesel, et tout le monde en prend pour son grade.
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